Après un an de crise sanitaire et de confinements successifs, on s’attendrait à ce que le marché immobilier souffre et que les prix baissent. Il n’en est rien, on vous explique tout cela...
Il y a une pénurie de biens à vendre
Que les vendeurs se rassurent. Alors qu’ils sont 27 % à craindre une baisse des prix, selon l’étude de février 2021, le baromètre indique que les prix de l’immobilier ne cessent de grimper. Sur un an, les prix de l’immobilier progressent de 5,8 % pour atteindre 3 655 €. Une moyenne qui repose sur des hausses plus ou moins fortes selon les régions. L’immobilier à Angers et Metz augmente respectivement de 16,2 % et de 17,2 % sur la période. Par exemple, à Lyon, la hausse atteint 9,2 % et même Paris gagne 3,9 %. Six raisons expliquent cette tendance haussière, qui ne risque pas de s’inverser de sitôt, car rappelons-le, l’immobilier est un marché de temps long.
La chute de la construction alimente la pénurie
« Partout sur le territoire, le marché est en insuffisance d’offre. La chute de la construction renforce la pénurie locale, qui existait déjà. Peu de villes peuvent prétendre se trouver à l’écart de ces grandes pressions ». Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2020, seulement 381 600 logements ont été autorisés à la construction l’an passé (-14,7 % sur un an), quand les experts estiment que pour répondre aux besoins de logement des Français, il faudrait en autoriser 500 000 chaque année.
Les vendeurs ne baissent pas les prix
Les acheteurs se reportent donc vers l’ancien, faisant augmenter le nombre potentiel d’acquéreurs pour un bien mis en vente. Voyant les tensions sur le marché, « les vendeurs résistent à la baisse des prix, d’autant que bien souvent, ils souhaitent racheter un logement, ils ont donc besoin de céder leur patrimoine à un tarif élevé ».
Bon à savoir : Le prix d’une maison ancienne en France est de 3 331 €/m² (+6,1 % sur 1 an) !
La cote des villes moyennes est à la hausse
Les planètes s’alignent pour certaines villes. Alors que des élus locaux affinent leur stratégie territoriale depuis plusieurs années, les villes moyennes attirent désormais les métropolitains en mal de verdure. « À Orléans par exemple, les élus ont créé des pôles de compétitivité, ils ont fait venir des écoles, des entreprises innovantes… Ils ont amélioré l’image et rendu leur territoire plus attractif ». Dans cette ville, les prix grimpent ainsi en flèche : +13,4 % sur un an, à 2 567 € du m².
Les métropoles plus structurées, qui ont su préserver leur qualité de vie, suivent la même tendance. « Lyon séduit par son cadre de vie très agréable. Les habitants bénéficient d’une bonne desserte des transports en commun, de nombreux commerces, de verdure, d’activités culturelles… c’est une métropole, mais c’est surtout une ville à taille humaine. Seulement un gros tiers de la population de la métropole vit dans Lyon. » Mais résider intramuros a un coût : 5 623 €/m² (+9,1 % sur un an).
Le télétravail alimente la hausse des prix dans les territoires
Alors que le gouvernement prépare la sortie du confinement et veut redonner la main aux entreprises sur la thématique du télétravail, « la très grande majorité (86 %) des télétravailleurs souhaite [le] poursuivre », indique le Baromètre annuel Télétravail 2021 de Malakoff Humanis et certains ont déjà sauté le pas. Notamment, les Franciliens qui s’éloignent de leur région d’origine et renforcent les tensions sur le marché. « Les déplacements de populations ont toujours existé, mais ils se sont peut-être modifiés sur certains territoires où l’on voit des populations, au pouvoir d’achat plus élevé, arriver. On l’a vu au Pays Basque, on le voit aussi en Bretagne ».
Les Pays de la Loire attirent également ces nouveaux acheteurs. « La clientèle extérieure, composée pour une majorité de Franciliens, fait grimper les prix aussi bien sur l’investissement locatif que sur les résidences principales. »
Les taux d’intérêt des crédits sont bas et soutiennent la demande
1,13 % : c’est le taux moyen octroyé par les banques au premier trimestre 2021.
Ces taux bas incitent donc les acheteurs à rester sur le marché pour investir.
Ainsi, quelque 1 046 000 transactions ont été enregistrées sur un an, à fin février 2021, selon la note de conjoncture des Notaires de France. Ces derniers jugent d’ailleurs que l’appétence des utilisateurs pour le marché immobilier est demeurée forte.
D’autant que les ménages ont profité des différents confinements pour épargner : 160 milliards d’euros auront été mis de côté en 2020 et 2021 par les foyers français, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). De quoi aider les candidats à l’accession à bien ficeler leur financement…
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